Hépatites

Généralités

Les hépatites les plus fréquentes, c’est-à-dire les hépatites A, B et C, sont des inflammations du foie causées par des virus différents. Le dépistage des hépatites se fait par l’intermédiaire d’une prise de sang.

La transmission de l’hépatite A se fait principalement par l’eau et les aliments, ou par une relation orale-anale (anulingus).

La transmission des hépatites B et C se fait principalement par :

  • les relations sexuelles non protégées;
  • le partage de matériel de préparation, d’injection ou d’inhalation de drogues;
  • le tatouage et perçage avec du matériel non stérile;
  • la transmission de la mère au bébé lors de la grossesse et l’accouchement.

Il existe un vaccin contre l’hépatite A et l’hépatite B. Il existe également un vaccin combiné pour les deux virus. Grâce à une initiative de la Santé Publique, ce vaccin est gratuit pour certaines populations plus à risque de contracter une hépatite (notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et les utilisateurs de drogues injectées). Il n’y a aucun vaccin pour l’hépatite C à ce jour.

 

Symptômes

Les personnes infectées par les hépatites A, B et C n’ont pas toujours des symptômes. Lorsqu’il y a présence de symptômes, ceux-ci peuvent subvenir des mois après l’infection initiale. Une hépatite peut se manifester par :

  • une fatigue importante;
  • une perte d’appétit, des nausée ou vomissements;
  • des douleurs au ventre et des diarrhées;
  • selles pâles et urine foncée;
  • de la fièvre;
  • une jaunisse (coloration jaune des yeux ou de la peau)

 

Traitements

L’hépatite A guérit d’elle-même dans la majorité des cas, et ne devient pas une infection chronique. Une fois guérie, la personne atteinte devient protégée contre l’hépatite A.

L’hépatite B guérit d’elle-même en 6 mois dans la plupart des cas, et la personne devient par la suite protégée contre l’hépatite B grâce à la production d’anticorps après l’infection. Dans certains cas, le virus n’est pas éliminé du corps, et la personne atteinte demeure alors à risque de la transmettre à ses partenaires – on parle alors d’un « porteur chronique » de l’hépatite B. Des traitements existent pour l’hépatite B, mais les taux de succès sont plutôt bas, d’où l’importance de considérer la vaccination contre l’hépatite B.

L’hépatite C guérit rarement d’elle-même. Elle a tendance à devenir une infection chronique. Les personnes atteintes n’ont parfois aucun symptôme et la transmette à leur insu. Des avancées dans le monde du traitement de l’hépatite C ont rendu le traitement plus accessible et facile – on peut guérir définitivement de l’hépatite C dans la majorité des cas.

Herpès génital

Généralités

L’herpès génital est une infection causée par le virus de l’herpès simplex de type 1 ou de type 2. On retrouve l’herpès de type 1 au niveau oral et génital, tandis que l’herpès de type 2 se retrouve principalement au niveau génital.

La transmission se produit lors d’une relation sexuelle (orale, vaginale, anale) et lors d’échange d’objet sexuel ou d’un contact peau à peau avec une personne infectée.

La plupart des personnes infectées ne présentent pas de symptômes, elles peuvent donc transmettre le virus sans le savoir.

 

Symptômes

L’herpès simplex se manifeste fréquemment par une période de prodrome (symptômes présents 1-2 jours avant l’apparition d’une lésion) sous forme de démangeaison, picotement ou brûlement local. Il y a ensuite apparition des grappes de petites vésicules remplies de liquide clair qui se transforment en ulcères qui sont des petites lésions creusant la peau et très douloureuses.

Des symptômes systémiques, comme de la fièvre, des douleurs musculaires et des maux de têtes peuvent accompagnés la poussée d’herpès.

L’herpès génital est une infection récurrente. On ne peut prédire le nombre de récidive par année, mais la fréquence diminuera avec le temps.

 

Diagnostique

Il n’est généralement pas recommandé de faire le dépistage de l’herpès si vous n’avez pas de symptômes. Alors, consultez un professionnel de la santé si vous présentez des lésions douloureuses au niveau génital et il pourra faire un prélèvement pour confirmer le diagnostic.

 

Traitement

Il n’existe aucun traitement efficace pour guérir l’herpès génital. Le traitement, sous forme de comprimé oral, aide à diminuer l’intensité des symptômes, la fréquence et la durée des poussées d’herpès ainsi qu’à diminuer le risque de transmission.

Morpions et gale

Généralités 

Ce sont parasites qui infectent principalement la peau (gâle) et les poils pubiens (morpions).

Ils sont transmis par contact peau à peau avec une personne infectée, comme lors d’une relation sexuelle, ou par contact indirect via l’échange d’objets contaminés comme des serviettes de bains ou de la literie.

 

Symptômes 

Les morpions ou leurs œufs peuvent être visible à la base des poils. Ils sont généralement millimétriques et de couleur noire tandis que les œufs sont plutôt blanchâtres. Ils occasionnent principalement des démangeaisons dans les régions génitales et anales.

Quant à elle, le principal symptôme de la gale est le prurit pendant la nuit principalement et s’étend sur tout le corps. La période d’incubation étant de 3 semaines, les symptômes peuvent donc prendre jusqu’à 3 semaines après l’exposition avant d’apparaître. Au fil du temps, on peut observer des sillons creusés sous la peau, principalement au niveau des mains, poignets, aisselles, taille, seins et organes génitaux.

 

Diagnostic

Dans les deux scénarios, le diagnostic se fait à l’aide d’un questionnaire et d’une évaluation cutanée au cours de laquelle le professionnel observe la présence de morpions, d’œufs ou de sillons.

Aucun test supplémentaire n’est généralement requis.

 

Traitement 

Un traitement avec un shampoing ou une crème à base d’insecticide (ex : permethrine) doit être appliqué sur toute la région infectée (sur corps en entier pour la gale) et doit être répétée 7 jours plus tard. Il faut aussi laver ses serviettes, sa literie et ses vêtements à l’eau chaude afin de ne pas se recontaminer.

Notification des partenaires

Il faut aviser les partenaires sexuels du dernier mois et les contacts étroits afin qu’ils soient également traités.

 

Syphilis

Généralités

La syphilis est une infection bactérienne causée par Treponema pallidum.

Actuellement, une résurgence de la syphilis est observée au Québec et touche surtout les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH). C’est durant la première année de la maladie que sa contagion est la plus forte.

Elle se transmet au cours d’une relation sexuelle (orale, vaginale et anale) mais aussi par le contact peau à peau, le partage de jouets sexuels et plus rarement par injection de drogues avec du matériel contaminé.

Symptômes et complications

La syphilis a été surnommée «le grand imitateur», car sa présentation clinique est souvent confondue avec celle d’autres maladies mais peut aussi se présenter sans symptôme. Non traitée, elle peut à long terme endommager le cœur, le cerveau, les os et le foie.

Les symptômes plus fréquemment visualisés :

  • Ulcères non douloureux
  • Symptômes grippaux
  • Rash cutané

Dépistage et traitement

Le dépistage se fait par une prise de sang et le traitement consiste à l’administration d’antibiotiques, majoritairement sous forme injectable.

Vaginites

Généralités

La vaginite est une inflammation du vagin causées par un agent infectieux ou non. Les vaginites infectieuses sont les plus courantes et sont causées par des champignons (vulvo-vaginite à candida), des bactéries (vaginose) ou des protozoaires (trichomonas). Excepté la vaginite à trichomonas les vaginites ne sont pas considérées comme des infections transmissibles sexuellement.

D’autres pathologies peuvent être la cause de vos symptômes vulvaires et vaginaux, tel que les vaginites non infectieuse (atrophique, inflammatoire, irritative) et affections dermatologiques (psoriasis, lichen scléreux, lichen plan).

 

Symptômes

Les symptômes principaux :

  • Démangeaisons ou une sensation d’irritation ou de brûlement au niveau de la vulve et/ou du vagin
  • Sécrétions vaginales anormales au niveau de la quantité, la texture, la coloration et/ou de l’odeur
  • Rougeurs et enflure au niveau de la vulve
  • Douleur en urinant
  • Inconforts aux relations sexuelles

 

Diagnostique

Pour obtenir un bon diagnostic, il est nécessaire de faire un évaluation médicale complète incluant l’évaluation de vos symptômes ainsi qu’un examen gynécologique à la recherche de signes cliniques.

De plus, un prélèvement des sécrétions vaginales peut être nécessaire pour évaluer si un agent infectieux est en cause.

 

Traitement

Le traitement des infections vaginales diffère selon l’agent infectieux.

La vulo-vaginite à candida se traite soit par l’application de crème intravaginale ou par la prise d’un antifongique oral, tandis que la vaginose bactérienne et la vaginite à trichomonas se traitent avec des antibiotiques.

En ce qui concerne les vaginites non infectieuses et les affections dermatologiques, les traitements diffèrent selon la problématique en cause.

N’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé pour assurer une prise en charge adéquate de vos symptômes.

VPH (condylomes)

Généralités

Le virus du papillome humain (VPH) comprend plus de 40 types, lesquels sont divisés en 2 classes, soit ceux à faible et ceux à haut risque de cancer.

Il peut infecter la peau et les muqueuses, tel que le pubis, le pénis, le scrotum, la vulve, le vagin, l’anus ainsi que la gorge et l’oropharynx.

L’infection par le VPH est très fréquente puisque le virus se transmet facilement. La transmission se produit lors d’une relation sexuelle (orale, vaginale, anale) et lors d’échange d’objet sexuel ou d’un contact peau à peau avec une personne infectée, qu’il y ait ou non une lésion visible.

La majorité des gens sexuellement actif auront au moins une infection à VPH au cours de leur vie.

Symptômes

Les VPH à faible risque de cancer se manifestent sous forme de verrue génital, communément appelé les condylomes. L’apparition des verrues est très variable et peut se faire de 3 semaines à plusieurs mois après l’acquisition de l’infection. Les condylomes ne sont toutefois pas dangereux pour la santé et n’augmentent pas le risque de cancer. Sans traitement, les ils peuvent disparaître en quelques mois, mais la récurrence est fréquente et peut être secondaire à une réactivation du même virus ou à une nouvelle infection.

Les VPH à haut risque de cancer se présentent généralement sans symptôme. Notre système immunitaire peut généralement combattre et éliminer l’infection en quelques mois. Dans une minorité de cas, l’infection persiste et peut entrainer des lésions pré-cancéreuses et cancéreuses. Chez la femme, l’infection par le VPH à haut risque de cancer est associée surtout au cancer du col de l’utérus, mais peut aussi être associée au cancer de la vulve, du vagin, de la gorge et de l’anus. Chez l’homme, l’infection peut causer des lésions cancéreuses sur le pénis, la gorge et l’anus.

Prévention

La meilleure façon de prévenir une infection par le VPH est via la vaccination. Le vaccin offre une protection contre les 9 types de VPH les plus fréquents.

Au Québec, la vaccination contre le VPH fait partie du calendrier de vaccination régulier et est offerte gratuitement aux filles et aux garçons de la 4e années du primaire. De plus le programme de vaccination est offert gratuitement aux filles de 9 à 17 ans et aux personnes de 26 et moins avec facteurs de risques (système immunitaire affaibli, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes).

De plus, inspecter la région anogénitale régulièrement est une bonne technique pour déceler rapidement l’apparition de nouvelles lésions d’apparence verruqueuse. Si vous croyez avoir une nouvelle verrue génitale consulter un professionnel de la santé pour confirmer le diagnostic et vous parlez des options de traitement.

Chez la femme, le dépistage du cancer du col de l’utérus, aussi appelé le test Pap, est recommandé à partir de l’âge de 21 ans. La recherche d’anomalies causées par le VPH au niveau du col permet de prendre en charge rapidement l’infection par le VPH et neutraliser le virus pour éviter la progression vers un cancer.

Finalement, l’utilisation du condom lors de toutes les relations sexuelles avec ou sans pénétration peut diminuer l’acquisition d’une infection par le VPH. Cependant cette pratique n’élimine pas tous les risques, vu qu’un simple frottement peau à peau avec une personne infectée peut transmettre le virus.

Traitements

Plusieurs traitements topiques sont disponibles pour éliminer les condylomes, mais le traitement n’élimine pas toujours le virus. Le système immunitaire éliminera généralement le virus en quelques mois.

Si votre médecin découvre un VPH à haut risque de cancer, il vous dirigera vers le spécialiste approprié.

 

Mon partenaire a une ITSS

Si votre partenaire, régulier ou occasionnel, a été diagnostiqué avec ITSS, il est important de consulter un professionnel de la santé immédiatement.

Il est possible qu’on vous suggère alors :

  • De passer des tests pour vérifier s’il y a eu transmission de l’infection
  • De procéder directement au traitement de l’infection pour réduire le risque de complications ou de transmission

Dans tous les cas, si on vous avise que vous avez été en contact avec une ITSS, il est important de s’abstenir de relations sexuelles (surtout de relations non protégées) jusqu’à ce que vous ayez consulté un professionnel de la santé.

Je crois avoir une ITSS

La plupart des infections transmissibles sexuellement et par le sang (I.T.S.S.) ne produisent pas de symptômes et doivent être dépistées afin d’en révéler la présence. La majorité des cas de transmission des ITSS se fait alors que le partenaire infecté n’a pas de symptômes.

Les tests de dépistages (bilans d’urine, cultures et prises de sang) sont les seuls moyens de détecter les ITSS en absence de symptômes.

En présence des symptômes d’ITSS (consulter les sections concernant les différentes ITSS), il est important de contacter un professionnel de la santé pour connaître les prochaines étapes à suivre.

Si vous avez peur de passer des tests de dépistage car vous craignez les résultats, dîtes-vous que c’est normal. Beaucoup de gens se présentent en s’attendant au pire, mais les résultats, qu’ils soient positifs ou négatifs, sont souvent rassurants; c’est seulement en ayant des réponses par rapport à votre santé que vous pouvez bien la prendre en mains.

En présence d’un bilan anormal, le médecin pourra vous aider à prendre en charge votre condition de santé avant qu’elle ne se détériore et pourra répondre aux questions qui vous inquiètent. La majorité des gens affirment que de vivre dans l’angoisse de l’inconnu est bien pire que de passer un test de dépistage.

J’ai une ITS

Recevoir un diagnostic d’infection transmissible sexuellement et par le sang peut souvent être la cause d’une grande anxiété. L’important, c’est de prendre son temps pour bien comprendre ce que cette infection signifie, de respirer et de poser des questions au professionnel de la santé qui vous fait part de la nouvelle.

Il est normal de sentir de la honte ou de la culpabilité après une telle annonce, mais rassurez-vous : les ITSS. sont courantes, et dans tous les cas peuvent être bien gérées. Le problème réel est plutôt la stigmatisation des ITSS. ; il y a encore beaucoup de travail à faire dans l’éducation de la population par rapport à cette réalité.

Après avoir appris que vous avez un diagnostic, il est important de bien suivre les instructions du professionnel de la santé qui vous conseillera sur l’ITSS. Dans certains cas (par exemple de la chlamydia, la gonorrhée et la syphilis), le médecin ou l’infirmièr(e) vous conseillera de prendre le traitement prescrit, de vous abstenir d’activités sexuelles pour un moment, et d’aviser vos partenaires récents – le tout dans le but de briser la chaîne de transmission de l’infection. Souvent, on vous demandera aussi de consulter dans un deuxième temps pour pouvoir s’assurer du traitement adéquat de l’infection et que celle-ci n’a pas récidivé.

L’annonce du diagnostic est parfois difficile à faire vis-à-vis de ses partenaires. Il existe plusieurs moyens différents de s’y prendre – n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé de la clinique afin de vous supporter dans la démarche.

Généralité

Les infections transmissibles sexuellement et par le sang sont causées par des bactéries, des virus ou
des parasites.

Les ITSS causées par les bactéries (chlamydia, gonorrhée et syphilis) sont des infections qui se traitent par des antibiotiques. Les médicaments sont gratuits pour les personnes infectées et leurs partenaires.

Les ITSS causées par les virus (herpès génitale, hépatites, VPH, VIH) sont des infections qui se traitent mais dont la guérison n’est pas toujours possible. Il existe des vaccins pour prévenir l’hépatite A et B ainsi que certains types du virus du papillome humain (VPH), mais pas pour les autres ITSS. Il existe toutefois d’autres moyens de prévention, notamment l’usage du condom, la prophylaxie post-exposition (PPE) et la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Dans tous les cas, sachez que les traitements actuels, même si la guérison n’est pas possible, permettent un contrôle de la maladie limitant sa transmission ainsi que les répercussions sur votre santé.

Les ITSS causées par les parasites (morpions et gale) sont en quelque sorte des invités dont on peut se départir.