Dre Khadija Benomar

Dre Khadija Benomar a d’abord complété un doctorat en médecine à l’Université Laval ainsi qu’un microprogramme en nutrition avant de poursuivre ses études à l’Université de Montréal où elle obtient un diplôme de spécialiste en médecine de famille, en 2015. Elle développe également une expertise en périnatalité en complétant le programme de compétences avancées en périnatalité dans la même université.

Dans sa pratique de généraliste, Dre Benomar s’intéresse particulièrement à la santé sexuelle, au traitement du VIH, à la santé de la femme et à la périnatalité.

Elle est médecin de famille accoucheuse à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont et médecin propriétaire de la Clinique médicale Quorum.

Prophylaxie pré-exposition (PrEP)

C’est quoi? 

La PrEP est un outil supplémentaire de prévention contre le VIH qui consiste à prendre un médicament sous forme de comprimé par voie orale. En combinaison avec des pratiques sexuelles sécuritaires, la PrEP permet aux personnes séronégatives de réduire leur risque de contracter le VIH.

Il s’agit d’une combinaison de deux médicaments antirétroviraux dans UN SEUL comprimé (le Truvada), soit le ténofovir disoproxil fumarate (TDF) et l’emtricitabine (FTC). Il agit en empêchant le virus de se répliquer dans le système et de créer une infection permanente.

 

Son efficacité ?

D’une étude à l’autre l’efficacité pour réduire le risque d’infection au VIH varie de 84 à 92%. Son efficacité dépend grandement d’une bonne prise du médicament et d’un bon suivi médical.

Attention !

La PrEP aide seulement à la prévention de l’infection au VIH, MAIS n’aide pas à la prévention des autres ITSS comme l’herpès, la chlamydia, la gonorrhée, les hépatites ou la syphilis. Pour ces autres ITSS, des pratiques sexuelles sécuritaires, dont le port du condom, demeurent le principal moyen de protection.

 

Est-ce pour moi ?

La PrEP s’adresse principalement aux personnes séronégatives qui ont un risque élevé d’acquérir le VIH.

Les personnes qui se retrouvent dans ces catégories pourraient particulièrement en bénéficier :

  1. Personne qui a un partenaire sexuel séropositif dont la charge virale n’est pas indétectable ou qui n’est pas traité
  2. Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH), les femmes transgenres et les travailleurs/travailleuses du sexe qui ont des relations sexuelles vaginales ou anales sans condom :
    • Surtout dans les cas suivants :
      • qui ont reçu un diagnostic d’ITS récent
      • qui ont déjà utilisé la prophylaxie post-exposition (PPE)
      • qui ont des relations sexuelles sous l’effet de substances psychoactives.

Si vous ne figurez par dans ces critères, cela ne veut pas nécessairement dire que vous n’aurez pas de prescription. Vous pouvez donc en parler à un professionnel dans le domaine qui vous donnera son avis d’expert.

 

Comment obtenir une ordonnance ?

La prescription se fait dans le cadre d’une consultation médicale où toute l’information nécessaire vous sera remise, où le médecin évaluera si cette médication est indiquée et sécuritaire. Par la suite, un suivi régulier, soit aux 3 mois, permet d’évaluer la tolérance à la médication (effets secondaires) et faire des prélèvements à des fins de suivi et dépistage du VIH et des ITSS.

Au Québec, la PrEP est couverte par la RAMQ. Toutefois, une franchise maximale d’environ 88$ par mois sera demandé, à moins d’être exempté. Si vous avez des assurances privées, celles-ci couvrent également le médicament, mais la couverture est variable d’une assurance à l’autre. Il faut donc s’informer auprès de son assureur.

 

Sources :

http://www.catie.ca/fr/feuillets-info/prevention/prophylaxie-pre-exposition-ppre

https://pvsq.org/prep

La prophylaxie préexposition au virus de l’immunodéficience humaire : Guide pour les professionnels de la santé du Québec. Édition Novembre 2017. Ministère de la santé et des services sociaux

Généralités

Le virus de l’’immunodéficience humaine (VIH) s’attaque au système qui nous défend contre les infections; le système immunitaire.

En l’attaquant, il l’affaiblit et rend la personne infectée plus vulnérable aux maladies et aux infections. Sans traitement et au fil des années, l’infection peut évoluer vers le sida (syndrome d’immunodéficience acquise). Une personne peut donc être porteuse du VIH et ne pas avoir le sida.

Bien que les traitements soient aujourd’hui très efficaces et très bien tolérés, les personnes qui s’infectent par le VIH demeurent infectées pour la vie.

Le VIH se transmet par les relations sexuelles (exemples communs : pénétrations anales et/ou vaginales sans condom) ou par le sang (exemples communs : partage de matériels d’injection ou d’inhalation). Il ne se transmet pas via les gestes de la vie courante, tels se serrer la main, un éternuement, se faire la bise, partager un repas, les toilettes ou boire dans le même verre.

Si vous avez des interrogations par rapport à vos comportements, il est recommandé d’en parlé à un professionnel dans le domaine afin de mieux vous guider quant à la transmission.

Chlamydia

Généralités

La chlamydia est une infection causée par la bactérie Chlamydia Trachomatis. Elle constitue l’infection transmissible sexuellement et par le sang (I.T.S.S.) bactérienne la plus répandue au Québec. Depuis plusieurs années, nous assistons à une croissance en nombre de cette infection; la population la plus affectée par la chlamydia sont les gens sexuellement actifs entre l’âge de 15 à 24 ans, mais celle-ci atteint aussi tous les autres groupes d’âges.

L’utilisation du condom et les dépistages réguliers demeurent les meilleurs moyens de prévention contre l’infection à chlamydia. Lors du dépistage il est important de dépister tous les sites susceptibles d’avoir été infectés par la chlamydia (gorge, anus, col de l’utérus, urine).

 

Symptômes et complications

Dans une grande majorité des cas, la chlamydia passe inaperçue car elle ne produit pas de symptômes. Lorsque des symptômes sont présents, ils varient selon le site d’atteinte.

Chez la femme, on peut noter des pertes vaginales anormales, une brûlure en urinant des saignements vaginaux irréguliers ou après les rapports sexuels, des douleurs abdominales importantes. Dans de rares cas, la chlamydia peut causer une inflammation autour du foie.

Chez l’homme, on peut noter des écoulements anormaux au niveau du pénis, des brûlures en urinant et des douleurs et enflures au niveau testiculaire.

Chez les deux sexes, on peut noter une conjonctivite à chlamydia et, si la pratique anale est courante, un saignement ou des écoulements et des douleurs anales peuvent subvenir.

Il est important de se soumettre à un dépistage régulièrement et de consulter en présence de symptômes car la chlamydia non traitée pourrait causer l’infertilité, un risque accru de grossesses ectopiques, une infection chronique de la prostate, des douleurs abdominales chroniques ou des cicatrices permanentes au niveau des voies urinaires.

 

Traitement

La chlamydia se traite avec des antibiotiques, dont la durée peut varier. Un traitement éradique complètement l’infection. Grâce à un programme gouvernemental dédié au traitement des ITSS., ce traitement est gratuit.

Il est recommandé d’aviser et de traiter tous les partenaires sexuels des 60 derniers jours d’une personne infectée par la chlamydia.

Également, il est recommandé de respecter une période d’abstinence suivant le traitement, car une personne reste contagieuse quelques temps après le début du traitement.

Gonorrhée

Généralités

La gonorrhée est une infection causée par la bactérie Neisseria Gonorrhoea. Depuis plusieurs années, nous assistons à une croissance en nombre de cette infection; la population la plus affectée par la chlamydia sont les gens sexuellement actifs entre l’âge de 15 à 24 ans, mais celle-ci atteint aussi tous les autres groupes d’âges. L’infection à gonorrhée est très souvent accompagnée d’une infection à chlamydia également (voir Chlamydia).

L’utilisation du condom et les dépistages réguliers demeurent les meilleurs moyens de prévention contre l’infection à gonorrhée. Lors du dépistage il est important de dépister tous les sites susceptibles d’avoir été infectés par la gonorrhée (gorge, anus, col de l’utérus, urine).

 

Symptômes et complications

Très souvent, la gonorrhée passe inaperçue car elle ne produit pas de symptômes. Lorsque des symptômes sont présents, ils varient selon le site d’atteinte.

Chez la femme, on peut noter des pertes vaginales anormales, une brûlure en urinant des saignements vaginaux irréguliers ou après les rapports sexuels, des douleurs abdominales importantes. Chez l’homme, on peut noter des écoulements anormaux au niveau du pénis, des brûlures en urinant et des douleurs et enflures au niveau testiculaire. Chez les deux sexes, si la pratique sexuelle orale et anale sont courantes, on peut noter respectivement des symptômes de maux de gorge, de sécrétions dans la gorge ou des saignements, des écoulements et des douleurs anales.

Il est important de se soumettre à un dépistage régulièrement et de consulter en présence de symptômes car la gonorrhée non traitée pourrait causer l’infertilité, un risque accru de grossesses ectopiques, une infection chronique de la prostate, des douleurs abdominales chroniques ou des cicatrices permanentes au niveau des voies urinaires. Par ailleurs, la gonorrhée peut également atteindre les yeux, causant une conjonctivite sévère et même la cécité. À long terme, la gonorrhée peut infecter le sang et même causer une atteinte d’une articulation osseuse (arthrite septique).

 

Traitement

La gonorrhée se traite avec des antibiotiques, dont la durée peut varier. Un traitement éradique complètement l’infection. Grâce à un programme gouvernemental dédié au traitement des ITSS, ce traitement est gratuit. Il est recommandé d’aviser et de traiter tous les partenaires sexuels des 60 derniers jours d’une personne infectée par la gonorrhée.

Également, il est recommandé de respecter une période d’abstinence suivant le traitement, car une personne reste contagieuse quelques temps après le début du traitement.

Puisque nous observons actuellement un phénomène de résistance au traitement de la gonorrhée, il est justifié de contrôler 2 semaines suite à la fin du traitement afin de bien confirmer l’éradication de la maladie.

Hépatites

Généralités

Les hépatites les plus fréquentes, c’est-à-dire les hépatites A, B et C, sont des inflammations du foie causées par des virus différents. Le dépistage des hépatites se fait par l’intermédiaire d’une prise de sang.

La transmission de l’hépatite A se fait principalement par l’eau et les aliments, ou par une relation orale-anale (anulingus).

La transmission des hépatites B et C se fait principalement par :

  • les relations sexuelles non protégées;
  • le partage de matériel de préparation, d’injection ou d’inhalation de drogues;
  • le tatouage et perçage avec du matériel non stérile;
  • la transmission de la mère au bébé lors de la grossesse et l’accouchement.

Il existe un vaccin contre l’hépatite A et l’hépatite B. Il existe également un vaccin combiné pour les deux virus. Grâce à une initiative de la Santé Publique, ce vaccin est gratuit pour certaines populations plus à risque de contracter une hépatite (notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et les utilisateurs de drogues injectées). Il n’y a aucun vaccin pour l’hépatite C à ce jour.

 

Symptômes

Les personnes infectées par les hépatites A, B et C n’ont pas toujours des symptômes. Lorsqu’il y a présence de symptômes, ceux-ci peuvent subvenir des mois après l’infection initiale. Une hépatite peut se manifester par :

  • une fatigue importante;
  • une perte d’appétit, des nausée ou vomissements;
  • des douleurs au ventre et des diarrhées;
  • selles pâles et urine foncée;
  • de la fièvre;
  • une jaunisse (coloration jaune des yeux ou de la peau)

 

Traitements

L’hépatite A guérit d’elle-même dans la majorité des cas, et ne devient pas une infection chronique. Une fois guérie, la personne atteinte devient protégée contre l’hépatite A.

L’hépatite B guérit d’elle-même en 6 mois dans la plupart des cas, et la personne devient par la suite protégée contre l’hépatite B grâce à la production d’anticorps après l’infection. Dans certains cas, le virus n’est pas éliminé du corps, et la personne atteinte demeure alors à risque de la transmettre à ses partenaires – on parle alors d’un « porteur chronique » de l’hépatite B. Des traitements existent pour l’hépatite B, mais les taux de succès sont plutôt bas, d’où l’importance de considérer la vaccination contre l’hépatite B.

L’hépatite C guérit rarement d’elle-même. Elle a tendance à devenir une infection chronique. Les personnes atteintes n’ont parfois aucun symptôme et la transmette à leur insu. Des avancées dans le monde du traitement de l’hépatite C ont rendu le traitement plus accessible et facile – on peut guérir définitivement de l’hépatite C dans la majorité des cas.

Herpès génital

Généralités

L’herpès génital est une infection causée par le virus de l’herpès simplex de type 1 ou de type 2. On retrouve l’herpès de type 1 au niveau oral et génital, tandis que l’herpès de type 2 se retrouve principalement au niveau génital.

La transmission se produit lors d’une relation sexuelle (orale, vaginale, anale) et lors d’échange d’objet sexuel ou d’un contact peau à peau avec une personne infectée.

La plupart des personnes infectées ne présentent pas de symptômes, elles peuvent donc transmettre le virus sans le savoir.

 

Symptômes

L’herpès simplex se manifeste fréquemment par une période de prodrome (symptômes présents 1-2 jours avant l’apparition d’une lésion) sous forme de démangeaison, picotement ou brûlement local. Il y a ensuite apparition des grappes de petites vésicules remplies de liquide clair qui se transforment en ulcères qui sont des petites lésions creusant la peau et très douloureuses.

Des symptômes systémiques, comme de la fièvre, des douleurs musculaires et des maux de têtes peuvent accompagnés la poussée d’herpès.

L’herpès génital est une infection récurrente. On ne peut prédire le nombre de récidive par année, mais la fréquence diminuera avec le temps.

 

Diagnostique

Il n’est généralement pas recommandé de faire le dépistage de l’herpès si vous n’avez pas de symptômes. Alors, consultez un professionnel de la santé si vous présentez des lésions douloureuses au niveau génital et il pourra faire un prélèvement pour confirmer le diagnostic.

 

Traitement

Il n’existe aucun traitement efficace pour guérir l’herpès génital. Le traitement, sous forme de comprimé oral, aide à diminuer l’intensité des symptômes, la fréquence et la durée des poussées d’herpès ainsi qu’à diminuer le risque de transmission.